Rémi me rapporte que lors d'une conférence à San Francisco, où le sujet du Wifi gratuit était au coeur du débat, l'idée que l'on allait pouvoir maintenant travailler de n'importe où ouvrait des horizons nouveaux aux intervenants.
De quoi s'agit-il ? Vous n'êtes sûrement pas sans le savoir, Google a gagné l'appel d'offre lancé par la mairie de San Francisco pour que d'ici fin 2006, toute la ville soit équipée d'un réseau Wifi gratuit. TOUTE la ville, oui ! 100% gratuit. Fini les hotspots payants et tutti quanti (au passage je prédisais cela en 2001 à un ami travaillant dans les telecom françaises ;-)...). Bien entendu cela fait grand bruit un peu partout dans le monde (Delanoë n'est-il pas allé visiter le maire de SF en avril dernier ?), mais également dans beaucoup de villes de la bay area (toute la région autour de SF).
Or dans cette conférence, c'est de cela qu'il s'agissait. Et quel était un des sujets les plus porteurs ? Que grâce au Wifi, on allait pouvoir installer de plus en plus de salariés à travailler chez eux, au lieu d'aller tous les jours au bureau.
En entendant cela, je fus un peu choqué, me demandant pourquoi les américains auraient attendu le wifi gratuit pour découvrir qu'on pouvait travailler de chez soi, puisqu'il suffit de mettre chez le site du télé-travailler une connexion internet payante pour que ça marche aussi.
La connexion gratuite à internet serait-elle un facteur clé déclencheur ?
En fait c'est la composante des deux phénomènes [connexion sans fil omniprésente] + [gratuité] qui semble faire déclic dans la tête de ces personnes. Pourquoi ? Pour deux raisons :
- connexion sans fil omniprésente = je suis connecté de n'importe où à internet, où que je sois (chez moi, dans le café, au restaurant, à la plage, dans le parc, dans la voiture en train d'attendre mes enfants, à l'hotel, etc.)
- connexion gratuite = je ne suis pas limité dans mon temps de connexion puisque je ne paye pas, je peux rester connecté en permanence
On se rend alors compte que l'élément déclencheur est la notion de mobilité et non celle de "télétravail", l'être humain devient mobile et accède de n'importe où, gratuitement (= ressource naturelle) à son environnement de travail, il est donc libre de ses mouvements et de ses actions
Rapporté à notre propre expérience Mayetic de 100% télétravail sur 10 ans, c'est encore plus clair : dès 1999 je réfutais le terme de télé-travail (trop connoté travail à domicile) pour parler de e-travail (on ne pense qu'au fait de travailler, pas au lieu). Dès 2002 je préférais en définitive ne plus parler que de mobilité pour décrire ce que permettaient les nouvelles technologies de l'information en matière de changement des méthodes de travail (on travaille de n'importe où). Dès 2004 j'employais dans les différentes interview que je donnais aux journaux sur ce sujet l'expression "degrés de libertés" supplémentaires acquis grâce à ces technologies permettant de s'organiser comme bon nous semble, en supprimant un lot de contraintes énorme, aussi bien sur le plan individuel, collectif ou sociétal.
Il est alors clair que le déclic tant attendu tout au long de ces années va se faire grâce à l'accès universel à internet, car dans l'esprit des gens, la contrainte de devoir posséder une connexion internet pour pouvoir "se connecter" à son travail, contrainte semblant pourtant faible pour des gens comme nous (trop en avance finalement sur notre temps), était en réalité un véritable écran de fumée empêchant l'esprit de tout un chacun de toucher du doigt ce que peut devenir une vie "connectée".
Cette barrière supprimée, l'esprit de ces mêmes personnes s'éclaire, leur permettant d'envisager un monde où l'accès aux ressources de leur travail peut se faire de n'importe où, à n'importe quel moment, en fonction bien entendu de leurs propres impératifs conjugués également à ceux de leurs collaborateurs.
Et en définitive, le plus important est cette notion de liberté supplémentaire, comprise et acquise, qui l'emporte sur le reste, et c'est pour cela que le wifi omniprésent et gratuit est l'élément déclencheur de cette prise de conscience, car il rompt les derniers liens qui restaient, nous offrant notre liberté totale d'action dans ce nouveau monde..
C'est bien entendu alors que tout les travaux réalisés depuis des années en matière de production d'information en ligne, de travail collaboratif sur internet, ainsi que les avancées majeures du web 2.0 en matière de participation, deviennent incontournables et jouent le rôle auquel je tente de contribuer, à ma petite échelle, pas à pas, avec persévérance et passion, depuis maintenant plus de dix ans :-)
Tags: télétravail, e-organisation, san francisco, wifi, internet, web 2.0, travail collaboratif, participation
Très bon texte. Ajouter dans la réflexion la gratuité dans le monde. Si le wifi est gratuit au Maroc (ou a faible cout) je peux choisir d'exercer mon (télé)travail la ou la vie est moins cher (et ou le soleil brille plus).
On va donc assister à une délocalisation des cerveaux : mes clients sont en France et moi je me délocalise au Maroc.
PS : tu viens nous voir bientôt ;-)
Rédigé par : ~laurent | 05 juin 2006 à 01:30
Très bon texte. Ajouter dans la réflexion la gratuité dans le monde. Si le wifi est gratuit au Maroc (ou a faible cout) je peux choisir d'exercer mon (télé)travail la ou la vie est moins cher (et ou le soleil brille plus).
On va donc assister à une délocalisation des cerveaux : mes clients sont en France et moi je me délocalise au Maroc.
PS : tu viens nous voir bientôt
Rédigé par : maryem | 12 mars 2007 à 16:43