Face à la réticence des entreprises françaises à promouvoir le télétravail dans leurs organisations, quel qu'en soit sa forme (travail à domicile, immeuble de proximité, télécentres, nomadisme), il est clair que la pression viendra de la base elle-même, c'est-à-dire des salariés.
En effet, ce que l'on constate de manière évidente avec les nouvelles technologies, c'est qu'elles sont de plus en plus en train d'être adoptées d'abord dans le grand public, pour aller ensuite dans l'entreprise. Nombreux sont les exemples : messagerie instantannée, blogs, fils de news (rss), VoIP, etc...
Or les gens ne sont pas idiots, ils se rendent compte petit à petit que perdre 2 ou 3h de transport dans la journée pour faire un travail qui aurait pu être fait à la maison ou à proximité, est aberrant ! D'autant plus que les nouvelles technologies permettent justement d'être connecté exactement de la même manière au reste de l'entreprise, que l'on soit chez soi ou dans l'entreprise. Ceci à condition que l'entreprise soit correctement équipée.
Or la technologie existe, le grand public la connait et l'utilise, donc aucun dirigeant d'entreprise ne pourra plus dire que ce n'est pas possible. Transparaitra alors le vrai problème, qui est la crainte de la perte de pouvoir et de contrôle si le salarié n'est pas "sous les yeux" de la hiérarchie. Or toutes les études sur le télétravail montrent que les télétravailleurs sont bien plus efficaces qu'un travailleur au siège. Reste donc un problème de confiance à franchir.
La boucle est ainsi bouclée. Le salarié pourra progressivement exiger des conditions de travail dans lesquelles la mobilité fasse partie intégrante de son contrat de travail. C'est -à-dire qu'il puisse librement choisir, au mieux de ses intérêts et de ceux de son entreprise, si tel et tel jour il doit être au siège ou s'il doit travailler de chez lui. Ces choix se feront bien entendu de manière responsable, en fonction des réunions avec les autres collègues, avec les clients, etc...
C'est donc un mouvement inéluctable, que les "organisateurs" des entreprises le veuillent ou non, ils seront très rapidement placés devant le fait accompli. Cela commencera par les salariés à forte valeur ajoutée, qui pourront imposer leur façon (moderne) de travailler, et se répandra peu à peu dans les différentes autres couches, à condition bien entendu que le métier s'y prête.
En l'occurence, la technologie induit l'usage, et l'usage induit l'organisation.
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