On n'arrête pas de parler du problème du piratage des fichiers musicaux en MP3. Et en parrallèle, une industrie complète s'est créée pour pouvoir écouter ces fichiers, que ce soit sur l'ordinateur, sur les balladeurs MP3, sur des auto-radios, sur des lecteurs de CD et de DVD, sur des chaines HiFi, etc...
Contradictoire, non ? Si tout ceci était réellement illégal, pourquoi n'interdit-on pas tout simplement la commercialisation de produits permettant d'écouter du MP3 ?
En fait tout ceci est une parfaite hypocrisie. Les maisons de disques essayent tout simplement de gagner du temps (depuis plusieurs années déjà) en tentant de freiner un mouvement inéluctable, car elles n'ont pas su l'anticiper, et en faisant croire au commun des mortels qu'échanger des fichiers en MP3 est illégal.
Mais en même temps, les mêmes maisons de disques ou les maisons mères qui les détiennent, sont impliquées dans le nouveau business du multimédia MP3 !
Quelle position adopter ? Le marché des disques et des vidéos tels qu'on le connaissait n'a plus lieu d'être. Internet a totalement chamboulé ce marché et depuis plusieurs années. Il aurait tout de suite fallu prendre le train en marche, et faire en sorte que la façon de commercialiser ces disques et ces vidéos soit immédiatement modifiées.
Le problème du droit d'auteur est bien entendu un vrai problème, mais il ne se traitera pas en empêchant les gens de s'échanger des fichiers. C'EST IMPOSSIBLE ! Il se traitera comme il s'est déjà traité (eh oui, le problème n'est pas nouveau, les cassettes audio ou vidéo ont déjà créé le même problème, et heureusement tous les possesseurs de magnétoscopes ou de magnétophones n'ont pas été mis en prison) en prélevant des taxes sur les supports matériels ou virtuels, taxes qui devront être reversées équitablement aux possesseurs des droits d'auteurs.
Mais par pitié, laissons tranquille les pauvres internautes. A part bien entendu les escrocs qui profitent du système pour revendre le fruit du piratage, tous les autres ne font qu'utiliser une nouvelle méthode d'accés et d'échange d'oeuvres artistiques et culturelles, permettant d'accéder à des oeuvres tout à fait inaccessible à tout un chacun, car personne n'aurait eu les moyens de s'acheter les CD correspondants.
D'atre part, de nouveaux acteurs (qui n'avaient rien à voir avec le monde de la musique) sont en train de démontrés que les maisons de disques auraient dû immédiatement réfléchir aux nouveaux moyens de diffusion plutôt que de tenter de freiner le mouvement.
L'exemple le plus connu iTunes d'Apple, qui a démontrée qu'on pouvait commercialiser sur le net des morceaux de musique à faible coût, et que les gens achetaient sans aucun problème.
Mais un autre exemple à mon avis encore plus intéressant existe depuis 6 mois, c'est MusicMatch, qui a mis en place également un site de vente, mais qui a surtout mis en place un abonnement annuel permettant d'accéder A VOLONTE à son catalogue de 700.000 titres disponibles, A TOUT MOMENT ! Pour $9 par mois (ou $90 par an), je peux écouter à tout moment, et autant de fois que je veux, n'importe quel morceau de musique de ce catalogue ! Absolument stupéfiant ! La plus grande audiothèque du monde !
Seule contrainte, les musiques doivent être écoutées en ligne, mais est-ce réellement une contrainte ? A court terme oui, mais nous savons pertinemment que la connexion permanente et universelle à interne est pour bientôt, le dernier exemple en date étant l'arrivée des mobiles 3G. Donc cela veut dire que bientôt je pourrai écouter n'importe lequel des 700.000 titres de MusicMatch (et sûrement bien plus à ce moment là) à partir de mon autoradio, à partir de mon palm ou de mon pocket pc, à partir de ma chaine hifi, etc...
Vous imaginez l'économie réalisée ? Pour $90 par an, j'ai accès à presque tous les disques du marché ? Comment voulez-vous lutter contre de tels progrès techniques et économiques ? Lutter contre le piratage MP3 est un combat totalement idiot, fait de mensonges, d'hypocrisie, de malhonnêteté. Le vrai combat est de généraliser l'accès aux systèmes tels que MusicMatch, l'accès aux connexions haut débit, l'accès aux ordinateurs, etc.. et je vous garantis que le piratage du tout venant disparaitra de lui-même.
Ce que j'attends maintenant avec grande impatience, c'est le même système que MusicMatch, mais pour les films et les vidéos. Les cine-clubs virtuels existent déjà, mais avec un paiement à la séance. Il faut donc attendre qu'une société se lance dans la vraie vidéo ondemand, où moyennant un abonnement mensuel ou annuel, l'ensemble des films et vidéos pourraient être visionnés A VOLONTE. A ma connaissance ce service n'existe pas encore, mais ce n'est qu'une question de mois...
Je terminerai en précisant qu'un grand mouvement est en train de naitre depuis quelques mois au sein même du mllieu artistiques, certains de ces artistes, et pas des moindres, ayant finit par comprendre qu'ils se faisaient abuser par tous ces discours, et qu'en fait leur intérêt était dans l'échange de fichiers ! Quelle meilleur moyen de se faire connaitre ? Quelle meilleure technique de marketing que le bouche à oreille existe ? J'ai pris connaissance au moins d'un mouvement aux USA auquel participe Wired, et un mouvement en France, piloté par le Nouvel Observateur et auquel participe de très nombreux artistes et hommes et femmes publiques français, qui enfin osent dire fort et clair que eux aussi "piratent" et que ce piratage fait partie de la "respiration naturelle" de ce nouveau monde technico-économique, et que la solution n'est pas de mettre en prison les internautes (c'est même aberrant et dangereux pour la démocratie), mais d'enfin mettre en place une vraie solution de traitement des droits d'auteurs adaptée à ce nouveau marché culturel.
J'espère que la France saura être leader dans ce domaine, et que ses hommes politiques sauront s'approprier ce débat et enclencher les bonnes solutions (tout le monde a le droit de rêver ;-))
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